Le paradoxe de la productivité : Quel est le prix des gains de productivité?

Jessica Conser, Ph. D., vice-présidente directrice, Produits et solutions, LHH
services
VOIR LES TALENTS D’UNE TOUTE NOUVELLE FAÇON

Tirez parti de toute la puissance de votre main-d’œuvre

Communiquer avec nous

Le paradoxe de la productivité : Quel est le prix des gains de productivité?

Une grande partie du débat sur l’avenir du travail en mode hybride a porté sur la question de la productivité. Sommes-nous plus productifs, créatifs et collaboratifs lorsque nous travaillons dans un environnement de bureau traditionnel, entourés de collègues et de gestionnaires? Ou bien le télétravail a-t-il libéré un réservoir de productivité jusqu’alors inexploité en nous faisant profiter de la flexibilité et de la liberté de travailler sans l’effervescence et les distractions du bureau?


De nouvelles recherches suggèrent que de nombreux travailleurs pensent avoir été plus productifs pendant la pandémie. Mais, plus important encore, les données suggèrent que nous sommes plus heureux d’avoir la liberté et la flexibilité de travailler indépendamment de l’environnement de bureau en entreprise.

C’est certainement l’une des principales conclusions d’une nouvelle étude mondiale commandée par LHH et The Adecco Group. Resetting Normal : Defining a New Era of Work (Nouvelle normalité : définir une nouvelle ère de travail), 14 800 cols blancs, âgés de 18 à 60 ans et répartis dans 25 pays, ont répondu à ce sondage en ligne. 

Contactés au premier trimestre 2021, les participants étaient répartis dans les rangs des cadres supérieurs, des gestionnaires de première ligne et des non-gestionnaires. Ils avaient tous un emploi de bureau, travaillaient au moins 20 heures par semaine et ont dû travailler à distance pendant la pandémie.

Les travailleurs font état d’une augmentation significative de leur productivité

Lorsqu’ils ont été interrogés sur leur performance au cours des 12 mois précédents, 82 % des participants ont déclaré que leur productivité s’était améliorée (40 %) ou était restée la même (42 %). En soi, ce chiffre suggère que le passage au télétravail a été un succès. 

Les gains de productivité ont été particulièrement prononcés dans des pays comme l’Australie (61 % d’amélioration), la Chine (57 %) et l’Amérique latine (44 %). Même dans les pays qui ont déclaré des gains de productivité plus faibles, le nombre de personnes estimant que leur productivité s’est maintenue est important, notamment en France (52 %) et au Japon (55 %).

Cependant, avant de célébrer ce succès, nous devons examiner comment les gens ont pu améliorer leur productivité, et le tribut que cela nous fait payer.

Des heures plus longues et plus difficiles

Pendant très longtemps, les travailleurs ont souffert d’une énorme idée fausse sur la productivité personnelle. Ou, comme l’a dit Brigid Schulte, directrice du Better Life Lab de New America dans un récent article du New York Times, « nous avons longtemps eu cette idée vraiment erronée qu’un travail de longue durée doit signifier travail acharné et productivité, et cela n’a jamais été le cas ».

Notre enquête suggère certainement que certains des gains de productivité perçus peuvent refléter la réalité que beaucoup d’entre nous travaillent simplement plus longtemps.

Au niveau mondial, 63 % de toutes les personnes interrogées ont déclaré devoir travailler 40 heures ou plus par semaine. Et pour l’avenir, 43 % ont déclaré qu’elles devraient probablement continuer à travailler plus de 40 heures par semaine pour venir à bout de toutes les tâches. Cela représente une augmentation de 14 % du nombre de personnes travaillant plus que la norme de 40 heures par semaine par rapport à l’année précédente.

La question que les employeurs devraient se poser est la suivante : quel est le coût de toutes ces heures supplémentaires? Les experts en capital humain mettent depuis longtemps en garde contre la « falaise de la productivité », c’est-à-dire le moment, à la fin d’une longue journée de travail, où les gens sont si fatigués mentalement et physiquement qu’ils deviennent moins productifs, voire épuisés. 

Avec la menace de la COVID-19, ainsi que les restrictions économiques et sociales, il est impossible d’établir un lien direct de cause à effet entre le travail à distance et le bien-être mental et physique général. Il convient toutefois de noter que la santé mentale a souffert en même temps que les heures de travail ont augmenté. Un tiers des personnes interrogées ont déclaré que leur bien-être mental s’était détérioré au cours des 12 derniers mois.

Mais il y a encore un autre élément à prendre en compte lorsqu’on analyse le phénomène du travail à distance au cours des 18 derniers mois, et qu’on essaie de prédire son impact sur l’avenir du travail hybride. Malgré l’allongement des heures de travail et les conséquences que cela peut avoir sur les travailleurs, une proportion importante des participants à l’enquête a trouvé que la flexibilité et l’indépendance qui découlent du travail à distance étaient très satisfaisantes.

L’allongement des heures de travail est un compromis acceptable pour la flexibilité et l’autonomie

L’enquête a révélé que 80 % des participants, toutes catégories confondues (cadres supérieurs, gestionnaires de première ligne, non-gestionnaires), pensent que les employés et leurs entreprises bénéficieront d’une flexibilité accrue concernant le lieu et le moment où ils travaillent. Et 71 % d’entre eux pensent qu’il sera très important pour eux d’autoriser davantage de travail à distance à l’avenir.

Qu’est-ce qui fait que tant de personnes apprécient le travail à distance? La moitié des personnes interrogées ont déclaré que cela leur permettait de mieux s’occuper des autres en dehors du travail, d’améliorer l’équilibre entre leur vie professionnelle et leur vie privée, et de mieux gérer leur temps. 

Par conséquent, 49 % des personnes interrogées, tous pays confondus, déclarent avoir été plus heureuses dans leur vie professionnelle au cours de l’année passée. Une note préoccupante est qu’il y a différents niveaux de bonheur selon les rôles; les cadres supérieurs (64 %) étaient plus susceptibles de se déclarer plus heureux au travail, tandis que les gestionnaires (51 %) et les non-gestionnaires (43 %) l’étaient moins.

Les travailleurs veulent changer complètement les méthodes de calcul de la productivité

Notre expérience du télétravail a amplifié certaines préoccupations que les travailleurs avaient depuis un certain temps, notamment sur la façon dont leur travail est évalué. De plus en plus, les travailleurs veulent être évalués d’après leurs résultats et non leurs heures de travail.

Près des trois quarts des personnes interrogées ont déclaré que les employeurs devraient repenser la durée de la semaine de travail et le nombre d’heures que les employés sont censés travailler, et un nombre similaire a déclaré que les contrats des employés devraient se concentrer davantage sur les besoins du poste et moins sur les heures travaillées.

Malheureusement, il existe peu de signes que les employeurs s’intéressent effectivement plus aux résultats qu’aux heures travaillées. Plus de la moitié (52 %) des personnes interrogées ont déclaré que leurs gestionnaires se préoccupaient davantage des heures travaillées que des résultats. Cette préoccupation était plus prononcée chez les cadres supérieurs, dont 71 % pensent qu’ils sont jugés uniquement sur le nombre d’heures qu’ils passent à travailler, et non sur les résultats de ce travail.

Autre remarque importante : les travailleurs des pays où la semaine de travail est la plus longue sont généralement les moins heureux de la planète. Les recherches sur les lieux de travail où les gens sont les plus heureux montrent une forte corrélation avec la recherche LHH/TAG. Des pays comme la Finlande, l’Australie, le Danemark, la Norvège et le Canada, tous bien notés dans une enquête énumérant les pays les plus heureux pour vivre et travailler, se sont également avérés être les pays où le nombre de personnes travaillant plus de 40 heures par semaine est le plus faible.

Les travailleurs heureux sont des travailleurs engagés. Et plus productifs.

Conclusion

Les résultats de cette enquête représentent un défi de taille pour les employeurs. La pandémie et tous les changements dans nos expériences professionnelles qu’elle a entraînés font qu’il est très difficile de revenir à la situation qui prévalait avant l’arrivée de la COVID-19. Même confrontés à une crise, les travailleurs ont manifestement été à la hauteur de leurs tâches en maintenant, voire en améliorant, leur productivité et leur engagement global envers leur emploi. Ils ont travaillé plus longtemps, ont maintenu ou dépassé leur productivité, et ont sacrifié une partie de leur bien-être mental et physique dans le même temps.

Toutefois, après avoir goûté à une expérience professionnelle plus flexible et indépendante, une nette majorité de travailleurs souhaitent que cela devienne la nouvelle norme. Les employeurs qui espèrent recruter et retenir les meilleurs talents tout en améliorant la productivité devront intégrer dans leurs stratégies de capital humain des considérations relatives à la flexibilité du travail, des approches repensées de la mesure de la productivité et des offres solides en matière de bien-être.

Partager cet article

Vous souhaitez découvrir des moyens judicieux pour stimuler la performance de votre entreprise?

Nous pouvons vous aider à saisir l’opportunité.

Prenez contact

Nous avons plus de 380 bureaux à travers le monde pour vous servir.

Trouvez un bureau

Découvrez comment LHH peut vous aider à gérer votre carrière.

Nous avons plus de 380 bureaux à travers le monde. Trouvez un bureau près de chez vous.

Voir la liste de nos bureaux

Nous pouvons vous aider à bâtir votre projet de carrière et à identifier la prochaine grande étape.

Communiquer avec nous