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L’IA, du temps gagné pour les entreprises

L’affaire est désormais entendue : oui, l’Intelligence artificielle (AI) générative, qui permet de créer du contenu sous forme de texte, de données, d’images ou encore de vidéos, va bouleverser notre quotidien.
25/11/2024
Un manager spécialisé sur la RSE souriant habillé en chemise est assis à une table avec un téléphone à la main et son ordinateur et café posés sur la table

En novembre 2022, le grand public a pu mesurer l’ampleur du basculement, à l’occasion de la mise en ligne du logiciel de ChapGPT par la firme américaine Open AI, s’inscrivant ainsi dans les pas des entreprises qui, depuis un moment déjà, s'enquéraient de l’impact de cette technologie sur leurs activités.

Dans une étude menée en 2024 par le groupe Adecco auprès de 35 000 actifs dans 27 pays, il apparaît que des salariés utilisateurs d'IA gagnent déjà en moyenne une heure par jour sur le temps de travail. À terme, pratiquement la moitié (48 %) de ces heures pourraient être automatisées. De quoi bouleverser les méthodes de travail.

Se pose alors pour les managers la question suivante : que faire de cette efficience supplémentaire ? Le temps gagné peut être mis à disposition des salariés pour leur permettre de gagner encore en qualité de vie. Ou encore être réinvesti dans la formation à de nouvelles compétences, dans un contexte où de nombreux métiers évoluent rapidement. Autre piste : un fléchage vers des tâches à plus forte valeur ajoutée, plus créatives ou intégrant plus de réflexion stratégique.

Si en France, un quart seulement des utilisateurs interrogés ont reçu une formation dédiée, les trois quarts d’entre eux perçoivent ainsi déjà une amélioration de leur productivité grâce à l'IA.

Dans les entreprises, que ce soit le tertiaire ou l’industrie, son utilisation est loin d’être nouvelle. Elle a permis l'automatisation de tâches, ainsi que la robotisation de lignes de production, par exemple dans l’automobile. Mais l’IA générative apporte cette incrémentation technologique nécessaire pour provoquer le vrai basculement dans une nouvelle ère, par une création de données inédite et sous toutes les formes, qui jusqu'alors était réservée à la seule intelligence humaine, et avec une rapidité d’analyse largement supérieure.

Résultat : les Français voient d’un plutôt bon œil l’arrivée de l’IA dans leur vie professionnelle. Toujours selon l’étude d’Adecco, un peu plus de la moitié (51 %) d’entre eux pensent même qu’acquérir des compétences en IA peut être source de nouvelles opportunités, permettant de les emmener vers des missions plus qualitatives. Ce qui n’exclut pas les craintes concernant la protection des données, les risques de déshumanisation de certains métiers ou pire, la sécurité des emplois.

Pour les entreprises, l’automatisation de certaines tâches permise par l’IA est désormais vue comme une possibilité d’alléger la charge de travail, en réduisant le temps passé sur les actions les plus répétitives. De quoi accélérer l’accomplissement de certains objectifs. Des arguments non négligeables, alors que plusieurs administrations et entreprises, après avoir pris le tournant du télétravail depuis la pandémie de Covid, continuent encore d’expérimenter de nouveaux modèles de travail plus flexibles, à l’instar de la semaine « en quatre jours ».

Plusieurs points d’attention doivent accompagner cette « révolution » dans le monde du travail. Au premier rang desquels l’anticipation pour montrer la voie aux salariés des bénéfices possibles apportés par l’IA. Il apparait nécessaire d’imaginer en amont la manière dont elle s’intègre dans l’ensemble des process et relations de travail. Autre point essentiel qui découle du premier : l’accompagnement et la formation. Certes, l'IA crée de nouvelles perspectives, mais elle impose des besoins de formation spécifiques. D’où l’importance d’un accompagnement personnalisé de la part des services de ressources humaines. Avec comme objectif affiché l’enseignement de la maîtrise des outils d’IA, ainsi que des compétences transversales, telles que l’empathie, l’esprit critique et la créativité.

Enfin, l’autonomie, que les managers doivent laisser à leurs équipes dans l’utilisation de ces nouveaux outils ; ce que les Anglo-Saxons appellent le « human in the loop », l’humain dans la boucle. Pour que la relation entre l’humain et la machine fonctionne, les salariés doivent avoir le sentiment de garder le contrôle.

Assimiler l’IA plutôt que la subir demandera donc de la part des entreprises de l’anticipation. Au risque sinon de voir la lune de miel au sein des entreprises tourner court.