Fidéliser ses équipes c’est bien sûr un enjeu RH essentiel afin de maintenir une bonne productivité dans l’entreprise ; car un recrutement, cela représente un coût et du temps, pour trouver le bon talent, puis pour l’intégrer et le former. L’enjeu se situe également au niveau de l’image de l’entreprise en tant qu’employeuse, la fameuse marque employeur, car des employé.es qui se font les ambassadeurs de l’entreprise participent à son rayonnement. Alors, quelle stratégie mettre en place pour fidéliser ? Pour répondre à cette question, nous nous baserons dans cet article sur plusieurs études particulièrement éclairantes de l’APEC.

Analyser les causes des départs

Dans un contexte où les démissions augmentent – on observe une augmentation de 20 % des démissions pour l'ensemble des salariés cadres et non-cadres entre 2021 et 2022 ⁽¹⁾ – il est d’autant plus nécessaire de mettre en place une stratégie afin de comprendre les causes qui pourraient pousser vos collaborateurs à changer d’entreprise. Une étude publiée par l’Apec ⁽²⁾ nous apprend qu’en 2022, les “changements d’entreprise ont été le plus souvent à l’initiative des cadres eux-mêmes, en particulier pour bénéficier d’une meilleure rémunération.” Un autre article de l’Apec ⁽³⁾ concernant les causes de démission précoce des cadres nous apprend que, sans surprise, la première raison qui pousse à la démission est l’opportunité de changer d’entreprise. Est également cité le décalage entre ce qui a été proposé lors de la phase de recrutement et la réalité du poste. Un aspect qui souligne donc la grande importance de la cohérence entre la promesse et le poste qui est ensuite effectif sur le terrain.

Mettre en place des entretiens de départ

Première étape de votre stratégie de fidélisation : établir un diagnostic précis des causes du changement d’entreprise. Pour ce faire, les représentants du personnel sont une autre ressource essentielle à mobiliser pour mieux comprendre les sources de frustrations dans l’entreprise. Pour compléter ces échanges, l’entretien de départ s'avère être une ressource importante. Il se conduit non pas avec une personne de l’équipe du collaborateur, mais avec le service RH, afin de garantir une prise de parole ouverte. Ainsi, plusieurs questions clés peuvent-être posées au collaborateur sur le départ :

• Quelles sont les raisons qui vous ont poussé à partir ?
• Quels sont selon vous les points d’amélioration de l’entreprise ?
• Dans quelle mesure recommanderiez-vous l’entreprise et pourquoi ?
• Avez-vous pu bénéficier d’un plan de formation et/ou d’une évolution satisfaisante tout au long de votre expérience dans l’entreprise ?
• Comment qualifieriez-vous le management de l’entreprise ?
• Qu’attendez-vous de votre prochain poste ?

10 pistes d'actions pour mieux fidéliser

Cette étape de diagnostic établie, il sera ensuite nécessaire de mettre en place un plan d’action pour répondre aux attentes soulevées lors des entretiens. L’Apec, dans son étude “Fidéliser ses cadres” ⁽⁴⁾ partage 10 pistes pour mieux fidéliser :

• “Penser l’évolution des rémunérations.
• Favoriser l’évolution professionnelle.
• Veiller à l’intérêt et au renouvellement des missions.
• Être attentif à la charge de travail et à l’équilibre de vie.
• Entretenir une bonne ambiance de travail et le travail collaboratif.
• Laisser de l’autonomie dans le travail.
• Donner la possibilité de contribuer aux décisions.
• Témoigner de la reconnaissance.
• Soigner le cadre et les outils de travail.
• Développer la politique RSE.”

Autant de leviers qui dépendent donc à la fois des avantages (notamment sociaux) proposés par l’entreprise, mais aussi des conditions et de l’environnement de travail. Les actions mises en place sont à adapter en fonction de votre cible et des moments clés des parcours de vos collaborateurs (tels que l’intégration) pendant lesquels une attention particulière doit être portée.

Pensez à impliquer au maximum les managers de proximité dans ces démarches. Bien que portée par l’équipe de ressources humaines, pour que votre stratégie soit pleinement gagnante, elle devra également être adoptée par la direction qui devra incarner ces attentes.

Focus sur la formation professionnelle chez les cadres

L’évolution professionnelle est en effet une ressource dans la carrière de nombreux cadres qui y voient notamment - selon une étude menée par Cegos ⁽⁵⁾ - une façon de s’épanouir sur le plan personnel et professionnel, mais aussi de mieux accomplir le travail et d’améliorer leur employabilité dans le cadre d’une mobilité interne.

Ainsi, d’après une étude menée par l’Apec ⁽⁶⁾ : 61% des cadres estiment qu’il est nécessaire de faire une formation au moins une fois par an. Cependant, une marge de progression semble demeurer concernant les formations proposées et l’accompagnement des services de ressources humaines dans cette démarche. En effet, “Parmi les cadres dont l’entreprise dispose d’un service RH, une majorité (54 %) estime que les formations qui leur sont proposées ne répondent pas à leurs besoins. Et, près d’1 cadre sur 5 ne bénéficie d’aucune aide de la part de leur service RH pour trouver des formations.” Il peut d'agir d’une première piste à optimiser dans une démarche de fidélisation des collaborateurs.

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⁽¹⁾ Dares, juillet 2023, toutes tailles d’établissement
⁽²⁾ APEC, Comment les cadres démissionnent-ils ?, Août 2023
⁽³⁾ APEC, Comment éviter les démissions précoces de cadres ?, Février 2023
⁽⁴⁾ APEC, Fidéliser ses cadres, Octobre 2023
⁽⁵⁾ Cegos, Salariés : quelles motivations pour la formation ?
⁽⁶⁾ APEC, La formation professionnelle chez les cadres, Juillet 2023