Cette rencontre a permis de mettre en lumière les défis et les opportunités liés à cette transition, avec des interventions marquantes de plusieurs personnalités influentes.

Introduction de Marc Ferracci, ministre de l’Industrie

Marc Ferracci a ouvert la table ronde en soulignant l'importance des transitions, notamment celle vers l'électrique, qui représente un enjeu majeur pour les entreprises et les salariés de la filière automobile. Il a rappelé que cette transition est non seulement une ambition pour la planète, mais aussi une opportunité pour les industries françaises. D’autres pistes de transitions peuvent être aussi évoquées comme celles liées aux énergies renouvelables. Il a également évoqué les défis liés à ces transitions, notamment la menace de destruction d'emplois, et a insisté sur le rôle de l'État dans l'accompagnement des mutations industrielles.

Intervention de Bruno Bertin, DRH France de Stellantis

Bruno Bertin a illustré les enjeux du secteur automobile en partageant l'expérience de Stellantis. Il a souligné l'importance du dialogue social et de la collaboration entre les différents acteurs pour réussir la transition vers l'électrique. Il a présenté le cas de l'usine de Douvrin, qui a réussi à passer de la production de moteurs thermiques à celle de batteries grâce à un parcours de reconversion bien structuré et à la création du Battery Training Center.

Témoignages des représentants syndicaux

Philippe Diogo, responsable FO Fédération Automobile et DSC FO Stellantis, a pris la parole en remplacement d’Olivier Lefèvre, responsable de la branche Automobile. Il a insisté sur la nécessité d'anticiper les transitions et de voir la formation comme un investissement plutôt qu'un coût. Il a salué les dispositifs de reconversion mis en place, notamment les JV, qui permettent aux salariés de se préparer à de nouveaux métiers tout en précisant que de tels dispositifs devaient restés paritaires.

Frédéric Vion, responsable CFE-CGC Fédération Métallurgie, a mis en avant l'importance de la GPEC territoriale pour accompagner les salariés des petites entreprises dans leur reconversion. Il a également souligné la nécessité de maintenir les subventions pour réussir la transition vers les véhicules électriques.

Christine Virassamy, responsable CFDT Fédération Automobile et Métallurgie, a rappelé que la reconversion doit être vue comme une opportunité à tout moment, et pas seulement en période de crise. Elle a insisté sur l'importance de garantir et de maintenir l'emploi sur un territoire, en particulier pour les petites entreprises.

Défis de la transition

Les défis de la transition vers l'électrique ou les énergies renouvelables sont nombreux et complexes. Marc Ferracci a souligné que cette transition implique des contraintes importantes, notamment des calendriers difficiles à tenir et des débats vifs autour de ces calendriers. Il a également mentionné que de nombreux emplois sont menacés et que des restructurations et fermetures de sites sont inévitables. Cependant, il a insisté sur le potentiel de création d'emplois dans la filière électrique à l'horizon 2035.

Bruno Bertin a évoqué les enjeux environnementaux et de compétitivité auxquels l'industrie automobile est confrontée. Il a souligné que la concurrence chinoise est extrêmement agressive et que les entreprises doivent s'adapter rapidement pour rester compétitives. Il a également mentionné l'importance de l'anticipation et de la transparence dans le dialogue social pour réussir la transition.

Philippe Diogo a insisté sur la nécessité de voir la formation comme un investissement et non comme un coût et a souligné l’importance d’un dispositif paritaire.

Frédéric Vion a mis en avant l'importance de la GPEC territoriale pour accompagner les salariés des petites entreprises. Christine Virassamy a rappelé que la reconversion doit être vue comme une opportunité à tout moment et pas seulement en période de crise.

Séverine Garandeau-Martin, Présidente de CertifPro, a également souligné l'importance de l'anticipation et de l'accompagnement des transitions professionnelles, en mettant en avant les dispositifs de formation et de reconversion. Elle a également insisté sur la nécessité de sécuriser les parcours professionnels et de valoriser les compétences des collaborateurs, notamment à travers des accords sociaux et des parcours de formation adaptés.

Opportunités dans l'industrie automobile

La transition vers les véhicules électriques ou les énergies renouvelables présente de nombreuses opportunités pour l'industrie automobile :

1. Électrification : Le passage aux véhicules électriques (VE) est une opportunité majeure pour l'industrie. Il implique le développement de nouvelles technologies, telles que les batteries et les chaînes de traction électriques, et la création d'une chaîne de valeur complète pour l'électrification dans le pays.
2. Création d'emplois : Malgré la possibilité de pertes d'emplois dans les rôles automobiles traditionnels, la transition vers les VE devrait créer un nombre significatif de nouveaux emplois dans le secteur des véhicules électriques d'ici 2035.
3. Innovation et compétitivité : L'industrie fait face à une concurrence intense, notamment de la part des fabricants chinois. Cette concurrence stimule l'innovation et la nécessité pour les entreprises de rester en avance en adoptant de nouvelles technologies et en améliorant leurs produits.
4. Impact environnemental : Le passage aux véhicules électriques est également une opportunité de réduire les émissions de carbone et de respecter les réglementations environnementales, ce qui est un moteur important pour l'industrie.

Conclusion

De l’avis de Rachel Becuwe, Adjointe au Délégué de l’Emploi et de la Formation Professionnelle et de Pierre Ramain, Directeur Général de la Direction du travail, la table ronde a mis en lumière les nombreux défis et opportunités liés à la transition de compétences dans l'industrie automobile. Les interventions ont souligné l'importance de l'anticipation, de la formation et du dialogue social pour réussir cette transition. Les exemples concrets, évoqués par Nadine Guérin, Directrice de Programme chez LHH, comme celui de l'usine de Douvrin, montrent que la collaboration entre les différents acteurs peut mener à des réussites remarquables.

Cette rencontre a également permis de rappeler le rôle crucial de l'État et des dispositifs de soutien pour accompagner les salariés dans ces mutations, tout en garantissant la résilience des territoires et en freinant la désindustrialisation.