Les 4 commandements pour valoriser ses compétences dans le CV
Par Géraldine Boursaus, Directrice des opération & de la performance opérationnelle
L'accompagnement des mobilités professionnelles est en pleine transformation, bousculé par trois facteurs principaux ; les exigences du contexte socioéconomique, les attentes et besoins des profils de personnes accompagnées et le développement de nouveaux outils au service de l’accompagnement : dynamique de groupe, usages de l’intelligence artificielle, plateformes de mise en relation… Ces changements entraînent des répercussions significatives tant pour les entreprises que pour les professionnels du conseil en ressources humaines (RH).
Évolution du contexte socioéconomique
Le contexte socioéconomique actuel, marqué par un taux de chômage historiquement bas, des défis liés au vieillissement de la population et la problématique de l’émergence des nouveaux métiers, redéfinit la manière dont les entreprises abordent la gestion de leurs effectifs - notamment les suppressions de postes. Ce contexte, ainsi que les incitations de l’État, encouragent les entreprises à explorer des alternatives aux plans sociaux traditionnels. Le focus sur l’attraction, la rétention et l’engagement des talents devient prédominant, modifiant ainsi la perspective des entreprises sur les programmes de mobilité interne et externe.
Diversification des profils accompagnés
Ces deux dernières années, trois catégories de personnes accompagnées dans leur transition professionnelle se sont développées. Tout d'abord, des salariés (souvent cadres ou experts), aux compétences et profils très recherchés sur le marché de l’emploi. Ils appréhendent généralement la suppression de leur poste comme une opportunité de travailler leur développement personnel, de prendre de la hauteur de vue sur leurs compétences et appétences. A l’opposé, une autre catégorie de travailleurs perd son emploi en vivant le traumatisme de perdre également son métier dans la bataille, ce dernier étant victime de facteurs exogènes : mutations technologiques ou responsabilités environnementales, pour ne citer que cela. Enfin, la « catégorie Post COVID" émerge, caractérisée par des individus désireux de changer radicalement leur vie professionnelle à la faveur d'un plan de volontariat dans leur entreprise ou d’une opportunité de départ.
De nouvelles voies possibles dans les méthodes d’accompagnement
Les approches traditionnelles centrées sur la relation exclusive entre le candidat et le consultant cèdent la place à des méthodes axées sur la richesse de la dynamique de groupe et l’intelligence collective. Les salariés dotés d'une employabilité forte sont en attente de formules d'accompagnement courtes, pragmatiques, mettant l'accent sur le développement du réseau et des rencontres avec des pairs, qui leur ouvrent de nouvelles portes et leur permettent d’expérimenter une forme de co-développement. Ils attendent donc surtout un rôle de facilitation.
De leur côté, les personnes désireuses de changer de vie professionnelle ont besoin d’avoir accès à différents experts qui éclairent, challengent et sécurisent leur projets de reconversion ou d’entrepreneuriat.
Enfin, les travailleurs confrontés à la disparition de leur métier ont besoin de bénéficier de programmes plus longs, prenant à la fois en compte l’accompagnement lié au choc de la disparition de leur emploi et de leur métier mais également le temps nécessaire pour développer de nouvelles compétences et se préparer à un nouveau métier. Là encore, ces transitions nécessitent de mettre en action une grande diversité d’expertises depuis l’ingénierie de programmes de formation jusqu’à la mobilisation de référentiels de compétences…
L'ingéniosité dans l'accompagnement : un impératif
L'ingéniosité devient ainsi le facteur déterminant dans l'accompagnement des mobilités professionnelles. L’offre de programmes collectifs gagne en importance car elle permet d’intégrer le réseautage, le développement personnel et des ateliers spécialisés. La collaboration étroite avec les entreprises, les acteurs locaux et les pouvoirs publics est plus que jamais cruciale pour anticiper les besoins en compétences et faciliter la reconversion. L’exploitation des données issues de la data, de l’IA, permet de modéliser des parcours et d’identifier des passerelles professionnelles qui sont, avec un regard critique et distancié, autant d’apports précieux.
Rôle des entreprises et des cabinets de conseil RH
Exercice complexe : les entreprises doivent faire en sorte de s'adapter aux nouveaux métiers émergents en anticipant les besoins en compétences et en facilitant la reconversion. Les cabinets de conseil RH sont appelés à adopter des approches flexibles et sur mesure, prenant en compte la diversité des besoins des candidats. Une certitude émerge : si le rôle du consultant référent demeure clef, l’accompagnement doit s'intégrer à un écosystème collaboratif, impliquant des réseaux d'experts, d'entreprises et de ressources variées tout en sachant créer et animer des groupes de candidats mobilisant l’intelligence collective.
On peut tabler que cette évolution de l’accompagnement des mobilités va aller en s’accentuant. Une approche toujours plus collective et ingénieuse, où la collaboration entre entreprises, professionnels du conseil RH et individus jouera un rôle central dans la réussite des transitions professionnelles.