Skip To Main Content

Anticiper l’évolution des compétences | LHH

Tribune sur les transitions collectives pour Liaisons sociales. La mise en relation, sur un même territoire, d'entreprises qui licencient et qui recrutent peut-elle tenir lieu de politique de l'emploi ?
09/02/2021

Créer des passerelles de compétences, dans un même territoire, entre les entreprises qui réduisent leurs effectifs et celles qui recrutent, l’idée paraît simple et lumineuse. Elle évite d’accroître le chômage, de contraindre les salariés à une mobilité géographique, permet de renforcer leurs compétences, en les orientant vers un métier d’avenir. Pourtant, le dispositif doit être réfléchi, pour ne pas devenir « l’usine à gaz » qui le rendrait inopérant.

La première étape est d’être capable d’identifier les postes à pourvoir et les compétences qui seront disponibles et d’évaluer les passerelles envisageables. Si quelques grandes entreprises, soutenues par des consultants experts, commencent à s’engager dans cette démarche, les multiples PME fragilisées par la crise sont souvent isolées. Une solution serait de réunir l’ensemble des acteurs, notamment dans les plates-formes territoriales : les entreprises, la Direccte, la Région, les organisations professionnelles, les organismes consulaires, des experts de l’ingénierie de l’emploi…

Quand les besoins et ressources sont identifiés, il faut alors définir la formation nécessaire, choisir l’organisme adéquat et constituer des groupes de candidats volontaires pour une même période. Convaincre des salariés de prendre le risque de changer de métier et d’entreprise, pour éviter un licenciement, suppose aussi un investissement important des directions.

Les transitions collectives peuvent devenir un enjeu de la politique de l’emploi, notamment pour les PME, en leur ouvrant une voie vers l’évolution des compétences. Mais, l’entreprise doit conserver un rôle central, en anticipant l’adaptation permanente de ses salariés aux changements et construisant des passerelles dont chacun comprend le sens.