Rosana Di Pietro, consultante en Ressources Humaines & Coach Professionnelle chez RDP Conseil nous apporte ses éclairages sur la question :
“Il ne faut pas négliger la préparation, une négociation réussie, c’est 80% de préparation et seulement 20% d’improvisation. Il est important de bien connaître sa valeur sur le marché et de préparer ses arguments. Il faut analyser le marché, connaître les tendances salariales et la situation financière de l’entreprise. Il faut donc se poser quelques questions en amont telles que : quelles sont les prévisions de recrutement ? Est-ce que le secteur se porte bien ? Quelles sont les difficultés observées ? Quelles sont les opportunités actuelles ou à venir ? En ce qui concerne l’entreprise, se demander quelles sont ses performances récentes ? Quels sont ses concurrents ? Quelle est sa position sur le marché ?”
Nous l’avons vu au début de cet épisode, la position de votre rémunération par rapport au marché du travail peut déjà constituer un argument en soit, mais mieux vaut venir avec plusieurs points à valoriser, afin de pouvoir muscler votre discours. Voici donc quelques pistes, à adapter selon votre situation.
Un élément qui peut constituer un argument est le fait de pouvoir mettre en lumière une expertise particulière, par exemple des compétences en codage venant s’ajouter aux aptitudes demandées sur le poste, et qui vous donnent un avantage concurrentiel par rapport à d’autres candidats ou candidates.
Autre possibilité : mettre en avant votre contribution sur un projet en particulier, qui n’aurait pas pu se faire sans vous, et qui a particulièrement porté ses fruits. Pour ce faire, il est possible de s’appuyer sur un argumentaire suivant la méthode STAR, acronyme se découpant de la manière suivante :
- Situation : j’explique le contexte de l’entreprise
- Tâche : j’explique les missions que je réalisais
- Actions : j’explique ce que j’ai pu concrètement mettre en place dans ce cas particulier
- Résultat : j’explique ce que j’ai apporté à l’entreprise
Rappeler l’augmentation de votre charge de travail est également un argument de poids. Cela peut être dû au départ d’un collègue dont vous avez dû reprendre une partie des missions ou encore le développement du management dans votre équipe ? Quelle qu’en soit la raison, présentez votre surcharge de travail de marnière factuelle, en montrant concrètement les éléments en plus que vous gérez désormais.
Mais que faire si la proposition avancée par votre interlocuteur ne correspond pas à vos attentes ? Rosana Di Pietro nous partage son avis sur la question.
“Il faut être capable de faire une contre-proposition, si la contre-offre du recruteur ne répond pas à vos attentes, vous pouvez refuser l’offre poliment mais en restant ouvert sur le dialogue pour obtenir un salaire supérieur. Par exemple : “Je vous remercie pour l’opportunité que vous m’offrez, le poste correspond vraiment à mes attentes mais vous comprendrez qu’il ne correspond pas à mon niveau d’expérience. Si vous, vous êtes ouvert à réévaluer l’offre, je pourrais revoir ma position. Vous ne serez pas mal vu car vous avez osé faire une contre-proposition par contre il ne faut pas qu’il y est trop d’allées et venues car cela risque d’agacer le recruteur.”
“Il faut gérer l’après négociation, il ne faut pas être trop pressé, il faut laisser le recruteur prendre son temps, vous aussi prenez votre temps, si le recruteur vous propose le salaire que vous espériez tant mieux, si le salaire est dans votre fourchette mais bas, demander lui s’il peut faire un dernier geste.”